Info


Georges Nagelmackers (Liège le 24 juin 1845 - Château de Villepreux le 10 juillet 1905) est un industriel belge. La Banque Nagelmackers, plus ancienne banque du territoire belge fondée en 1747 par Pierre Nagelmackers est à l'origine première de la fortune de la famille.


En 1872 Georges Nagelmackers fonde la Compagnie Internationale de Wagon-Lits, inspirée par les trains de nuit de la société Pullman qu'il avait observés à New York. Pour cela, il s'associe avec le colonel William d'Alton Mann (Ohio, le 27 septembre 1839 - 17 mai 1920), ancien soldat de la guerre de Sécession, homme d'affaires et éditeur de presse, qui a développé aux États-Unis un nouveau type de wagon, le wagon-lits, dénommé "the Mann Boudoir Car". Ils conçoivent un nouveau type de wagon, présenté à l'exposition internationale de Vienne.


Le 19 février 1873 un accord de circulation est délivré pour des voitures-salon entre Oostende et Vienne, via Paris et Berlin. Le premier convoi est constitué de cinq voitures à deux essieux, construites en Autriche, et financées en association avec Mann's Railway Sleeping Carriages Compagnie Ltd. Les relations Ostende-Cologne, Paris Vienne et Paris-Berlin suivront rapidement.


Cette même année ? - en tous les cas entre 1873 et 1876 -, Georges Nagelmackers rachète les actions de Mann et prend seul la direction de l'entreprise.


Georges Nagelmackers crée le 4 décembre 1876 la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, société au capital de 4 millions de francs belges et ayant parmi ses principaux actionnaires le roi Léopold II de Belgique. Le contrat sera signé dans le bureau de Maître Van Halteren à Bruxelles.


La CIWL signe peu à peu des contrats de circulation pour les relations Paris-Menton, Paris-Rome, Paris-Genève, Vienne-Orsova, Vienne-Nice-Menton.


Le 17 mai 1883 est signé, après six mois de négociation, le traité de circulation entre Avricourt (France) et Giurgiu (Roumanie). L'accord stipule le nom du nouveau train: Express d'Orient, La circulation aura lieu au moins une fois par semaine et le train sera constitué d'un fourgon, d'un wagon-restaurant et deux voitures-lits, le tout pour un poids maximum de cent tonnes.


En 1884, la CIWL change de dénomination et devient "Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens".


L'ambition de Nagelmackers est de créer un réseau international de trains de luxe, évitant les changements aux frontières. C'est un précurseur visionnaire des voyages modernes.


En 1902, la CIWL achète la majorité des actions de la Compagnie Française des Wagons Buffets.


En 1916, reprise des activités de la "Compagnie Française des Wagons Buffets" - le lecteur peut lire : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.48/188/100/536/0/0 - par la Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des grands express européens.


En 1926, afin d'assurer, pour les trains de jours, le même confort que les wagons-lits de nuit, est imaginé le wagon-salon-Pullman, sorte d'"appartement de luxe roulant", où les repas sont servis à la place même du voyageur, lui évitant d'avoir à se déplacer au wagon-restaurant. Les petites lampes roses sur les tables marqueront d'un style "Années folles" le "Pullman". Des trains entiers seront formés de ces voitures, "La Flèche d'or" Paris-Calais, qui a son pendant côté britannique, la "Golden Arrow", de Douvres à Londres et bien d'autres, mais certaines seront incorporées dans des trains à la composition panachée. Les toutes dernières voitures circuleront jusqu'en 1971.


Le 11 septembre 1926 le train Continental Pullman devient donc la Flèche d'or.


En 1930, association avec Cook pour former le premier réseau mondial d'agences de voyages sous le nom de "Wagons-lits/Cook". La compagnie est de nouveau un précurseur. Cet attelage tiendra plus de soixante ans jusqu'au rachat par Accor et à la vente des agences à un groupe américain qui les commercialisera sous le nom de "Carlson-Wagon-lit".


En juillet 1932, la CIWL décide d'étendre le service de la Flèche d'or à la deuxième classe.


Le 3 septembre 1939, fin de l'exploitation du train Flèche d'or.


En 1945, le matériel de la compagnie a subi de très lourdes pertes, dues à la guerre. La reconstruction commence dans un monde qui a changé.


De 1955 à 1957: Lancement du nouveau wagon-lits de l'après-guerre, le "P", tout en inox, selon le procédé américain de "Budd" et réception de nouveaux wagons-lits de "réparation de guerre", les Hansa, construits en Allemagne.


En 1957, lancement du réseau des Trans-Europ-Express (TEE), ces trains de prestige modernes qui relieront entre elles, pendant trente ans, les grandes villes européennes, avant l'arrivée du TGV. La Compagnie des wagons-lits est partie prenante dans cette entreprise, assurant le service à bord pour la majorité des trains.


En 1967, s'étant diversifiée dans l'hôtellerie et le tourisme, elle transforme sa raison sociale en "Compagnie internationale des wagons-lits ET du tourisme" (CIWLT).


En 1968, la compagnie lance le révolutionnaire wagon-lits T2 qui permet à la clientèle de seconde classe, pour la première fois, de voyager en couple. Le succès sera tel qu'en moins d'une décennie le nombre de voyageurs wagons-lits en France atteindra le million annuel. Ce sera aussi le dernier matériel construit directement par la compagnie.


En 1969, création d'une nouvelle chaîne hôtelière économique, "Etape-Hôtels".


En 1971, elle se recentre sur les prestations de services et revend son parc de voitures, à l'exception des voitures historiques, aux compagnies de chemin de fer. Un pool européen est alors créé pour assurer les services de voitures-lits, dénommé Trans-Euro-Nuit (TEN) sorte de pendant nocturne aux trains de jour Trans-Europ-Express (TEE). Étant choisie pour assurer le service à bord, pour la majorité des lignes, la Compagnie maintient l'image de marque de qualité liée aux wagons-lits. L'essor de la réservation électronique, généralisée progressivement dans toutes les gares, permet la promotion du voyage en voiture-lits, soutenue par des campagnes publicitaires. Ce sera une grande période pour la Compagnie, dégagée désormais de la construction du matériel. Son activité d'entretien de matériel ferroviaire continuera néanmoins jusqu'en 2001, où elle sera finalement cédée aux chemins de fer.


En 1975, elle crée un autre chaîne hôtelière, de catégorie intermédiaire, les "Hôtels Arcade" (du nom de la rue de l'Arcade, alors siège parisien) qui deviendront les "Hôtels Ibis".


En 1976, elle célèbre son centenaire avec faste. La Compagnie des Wagons-lits se voit aussi confier à cette époque la restauration ferroviaire à bord des trains régionaux et lignes transversales ne passant pas par Paris (axes Rennes - Nice via Toulouse, Lyon - Bordeaux via Limoges, Toulouse - Lyon via Montpellier, etc...). Elle crée à cette occasion une filiale SOREFI (Société de Restauration Ferroviaire Inter-régionale).


En 1981, arrivée du TGV qui va révolutionner le monde des transports. La Compagnie des wagons-lits est choisie pour assurer le service à bord (voiture-bar et restauration à la place en première classe. La compagnie des Wagons-lits crée à cette occasion une filiale SORENOLIF (SOciété de REstauration de la NOuvelle LIgne Ferroviaire). Le nom commercial sera "Service 260", en référence à la vitesse en exploitation du TGV en 1981.


En 1991, la Compagnie des wagons-lits, devenant ainsi française, est rachetée par le groupe Accor qui désormais gère directement ses hôtels.


Aujourd'hui, la compagnie s'est recentrée sur son activité traditionnelle, voitures-lits (et voitures-couchettes) ainsi que les services de restauration à bord des trains, en France et en Europe.


Outre ses activités sur les trains de jour et de nuit réguliers, la Compagnie des wagons-lits organise des dîners-voyages et des circuits à la carte, sous le label Pullman-Orient-Express avec un train composé de sept voitures datant des années 1920, restaurées en 2003 (quatre sont classées monument historique) : une voiture-bar, une voiture bar-restaurant, trois voitures-restaurant et deux voitures-salon.


ACCOR


Passage à Noyon


Sud Express